Ce blog, dont l’ambition est de parler de l’art dans tous les recoins de la vie, s’intéresse naturellement aux collections et à leurs dénicheurs. Ceux qui nous importent sont les passionnés, et non ceux qui achètent de l’art par spéculation ou pour décorer à coups de millions leur appartement avec vue sur la City (bon, en fait on n’en connait pas).
Qui, mieux que les collectionneurs et leurs objets de désirs, peuvent faire partager l’engagement pour l’art, les plaisirs et les questionnements fertiles qu’il provoque ? Ce sont les exemples d’un rapport personnel à l’art, des choix guidés par des causes aussi diverses que la vie même. En d’autres termes, la collection d’art, de la plus modeste à la plus vertigineuse, est une extension du domaine du soi, un dialogue intime et qui, dans le cas de celle d’Antoine de Galbert, parle à tous.
Nous inaugurons donc avec la collection d’Antoine de Galbert, fondateur d’un des lieux principaux de l’art contemporain à Paris, la Fondation de la Maison Rouge, dont une sélection a été récemment exposée au Musée de Lyon sous le titre très indiqué de « Ainsi soit-il ».
« Le voyage mental et visuel que j’effectue depuis de longues années se situe dans la culture de l’objet et la trace de l’homme, et non dans l’histoire de l’art, et ses classifications chronologiques qui m’ennuient. Je m’attache, consciemment ou non, à bâtir des ponts entre les choses. » Antoine de Galbert, dans une interview donnée par Sylvie Ramond, géniale Directrice du Musée des Beaux-Arts de Lyon.
Cette exposition est, plus qu’une incitation à la collection, une invitation à une déambulation librement éclairée dans les tours et détours de la création artistique – quelque soit sa forme et son époque.
Contrairement à une approche d’histoire de l’art, nécessairement plus chronologique et thématique, le visiteur est invité à suivre les pas du collectionneur, à s’aventurer dans un « voyage dans sa tête », comme le titre de l’exposition sur la collection de coiffes ethniques qui s’est tenu à la Maison Rouge en 2010. Le visiteur déambule ainsi, tissant les liens entre les œuvres sans les filets de l’histoire de l’art. Et ça marche : pas besoin d’être un génie pour comprendre ce qui relie « L’Espérance à un fil » d’Alberola (cf. Photo) aux croix et reliquaires baroques du XVIIIème siècle.
C’est tout naturellement que des œuvres des des XVIIème et XVIIIème siècle du musée sont mêlées à l’art contemporain. L’iconographie religieuse fait écho aux choix du collectionneur, qui tournent souvent autour de la spiritualité, de la religion et des croyances qui guident la vie des hommes.
En voici quelques pièces qui m’ont marquées et dont vous sentirez les liens.